Participants
- Kris Burm, en chair et en os, sur son stand au Salon d'Essen !!!
- Ludo le gars, votre serviteur.

Déroulement de la partie
Cette partie de Zèrtz a des allures extrêmement particulières : Kris Burm, le génial inventeur des jeux abstraits du projet Gipf, souhaite m'initier aux finesses supposées de l'un des jeux de sa série que je n'ai, d'après lui, pas mesuré à sa juste valeur. Le jeu en question est Zèrtz et il me propose une partie pédagogique et des considérations tactiques sur son jeu. Je ne peux qu'approuver sa démarche, d'autant plus qu'effectivement, jusqu'à présent, je n'avais trouvé qu'un intérêt limité à ce jeu, ce qui n'est pas le cas des autres Dvonn ou Tamsk.
Nous nous engageons donc, pendant une grosse demi-heure, sur un échange fabuleux autour de Zèrtz.


"C'est un jeu où il faut savoir faire les bons sacrifices" martelle l'auteur en me pointant du doigt ce sous-titre du jeu. Entendez par là que, contrairement à ce que l'on pense au départ, il faut baser tout son jeu sur l'offre de billes à l'adversaire pour s'assurer de prendre celles dont on a besoin. Le forcer, en fait, mais en sacrifiant quelques billes non suffisantes pour qu'il gagne la partie...


Lorsque nous discutons, Kris me démontre que tout placement de bille, même le premier, et tout retrait d'anneau, ne sont pas le fruit du hasard et qu'il faut, immédiatement élaborer une stratégie à long terme. L'un des axes de ce jeu est de forcer son adversaire à faire ce que vous voulez qu'il fasse, mais ceci s'opère dès le second ou troisième tour et non pas au bout d'une douzaine...


Je me sens un peu "pris au piège" : je dois prouver à l'auteur que mon niveau est suffisant pour je note son jeu ! Mea culpa, je suis passé à côté de Zèrtz aupravant, surtout en raison d'une mauvaise sensibilité de ce à quoi doit ressembler le plateau en cours de partie : non pas rempli de billes, mais quasiment vide et déjà calibré pour la victoire...


Cette configuration n'est pas "valide" au sens des règles, mais elle a permis d'illustrer moult exemples. Il en est ressorti que le jeu peut être joué en solitaire pour s'entraîner : réaliser l'hexagone d'anneaux puis placer 4 billes au hasard non adjacentes, puis retirer 4 anneaux.
Vous devez essayer, ensuite, d'aller jusqu'à la victoire en obligeant le second joueur, fictif, à prendre à chaque tour sans pour autant gagner. Excellent.

 

Décompte final
Pas de décompte sur cet entretien ludique, sinon une obligatoire réévaluation de ce jeu dans ma notation (voir la fiche).

Débriefing
Contrairement à mes debriefings précédents sur ce jeu, je ne peux aujourd'hui que me montrer rêveur devant la profondeur de Zèrtz. Etre en mesure de planifier quasiment dès l'entame la marche à suivre pour arriver à la victoire avant son adversaire est tout simplement phénoménal. Le fait de pouvoir y jouer en solitaire, pour s'entraîner aux astuces de prise en cascade, est vraiment une excellente idée et je vais m'empresser de le proposer en variante.
Kris Burm est un gars exceptionnel, tant pour son génie ludique que pour sa passion communicative. Il nous a vraiment accordé du temps, à Lolive et à moi, et ce fut extrêmement enrichissant. Je retiens également de cet entretien que certains jeux, étranges à priori, peuvent mériter d'être étudiés en détails et cette démonstration me servira d'exemple pour mes critiques futures.
Kris Burm nous a également présenté sa nouvelle version de ce jeu, encore plus poussée, avec plus d'anneaux, ce qui permet de créer plusieurs configurations de départ, certaines favorisant la tension, d'autres rallongeant simplement la durée de la partie. A tester, avec la boîte de Lolive, qui a rapporté... l'ensemble des boîtes du Gipf Project !!!