Participants
- Julie, amoureuse de Knizia et de l'Egypte et séduite
par la gamme Alea, tout un programme donc !
- Coline, joueuse motivée qui se distingue par sa compréhension
très rapide de la logique des mécanismes de jeux,
- Yvan, joueur fatigué qui se distingue par sa capacité à
s'endormir très rapidement pendant l'exposé des règles
de jeux,
- Ludo le gars, votre serviteur.
Déroulement de
la partie
Râ est le premier jeu de la gamme Alea et en même
temps le dernier que je me sois procuré. Amusant raccourci...
Comme nos invités de ce soir ne souhaitent pas jouer pendant des heures
et des heures, j'oublie mes envies d'Age
of Steam ou de Löwenherz
et je propose une partie de Râ, certain du succès de ce jeu auprès
de joueurs qui apprécient les mécanismes de ce genre de jeux.
Chacun d'entre nous prend un tableau d'aide
de jeu individuel résumant les manières de marquer des points
de renommée (merci Jeuxsoc)
et nous nous répartissons les soleils selon la disposition initiale
du jeu à 4 joueurs. Les premiers tours incitent à piocher une tuile et à la placer sur l'emplacement prévu, mais le tirage de tuiles Râ perturbe notre cheminement en imposant des enchères. Comme aucun de nous ne maîtrise le jeu, même si j'ai déjà une partie au compteur, nous ne savons pas très bien combien peuvent valoir les tuiles présentées. Je décide de m'approprier le lot, en misant mon soleil de plus grande valeur, le 11, et je ramasse le plus petit, le 1 placé au centre du plateau. Qu'à cela ne tienne, je me satisfais de mon acquisition : plusieurs tuiles de pharaons, une tuile Dieu et des monuments (je présume qu'il est vraiment important de se blinder en pharaons, sachant que ces tuiles ne sont jamais défaussées et qu'elles peuvent me rapporter 5 points par époque, soit 15 points en tout).
Le jeu est assez tendu, et malgré les
difficultés pour mesurer quand et combien miser, chacun semble
apprécier le mécanisme unique du jeu : l'enchère.
La troisième époque promet d'être disputée, surtout en raison de la magnifique collection de monuments de Julie (20 points pour l'instant) et de la nécessité de ramasser des soleils lucratifs pour le décompte les concernant. Je décide, donc, de proposer une enchère dès l'entame pour le soleil de valeur 11 présent au centre du plateau, même si le lot ne comporte qu'une seule tuile (une civilisation). Je remporte cette enchère, en essayant de ne pas trop montrer son intérêt : gain de 10 points immédiat (quasi-certitude de ne pas être dernier dans les soleils et d'avoir au moins une civilisation). En plus, cerise sur le gâteau, je positionne ainsi un soleil de très faible valeur au centre du plateau, ce qui devrait ravir mes partenaires de jeu !
Les tuiles Râ se succèdent et ni Julie, ni Coline, ni Yvan ne semblent trop se méfier de leurs apparitions. Je rigole en douce, car, de cette manière, il risque de se retrouver avec des soleils inutilisés et donc sans gain... Seule Coline aurait intérêt à être prudente, car elle possède en l'état le plus de valeurs sur ses soleils. La partie va bientôt se terminer et l'enchère générée par la sortie de l'avant-dernière tuile Râ est mémorable : qui va pouvoir en bénéficier sans pour autant que le lot soit intéressant ? Amusant...
Lorsque le dernier Râ sort, le temps
des regrets est venu pour les 3 autres joueurs, et surtout pour Julie
qui n'aura pas réussi à améliorer encore les gains
de ses monuments et à revenir sur les pharaons (elle en a un de
moins que moi). |
Le problème c'est que je vais devoir
jouer une seconde époque de folie, avec le soleil de valeur 1
déjà collecté et le soleil de valeur 2 que je ne
tarde pas à récupérer...
La seconde époque démarre
de manière très automatique pour moi : ne possédant
qu'un seul soleil intéressant et les deux soleils les plus faibles,
le 1 et le 2, je lance systématiquement une enchère lorsque
revient mon tour de jeu. Je fractionne ainsi les lots en de petits groupes
de tuiles et, au pire, je ramasse des lots pour quasiment rien. Très
agréable pour moi et très embêtant pour mes adversaires...
Ce qui marquera cette troisième manche concerne surtout le nombre de tuiles Râ qui sortent à tout bout de champ. Je devine qu'il ne faut pas trop attendre pour acquérir des lots de tuiles et je m'en accapare un second assez rapidement, en récupérant nde la sorte un soleil de valeur 8. Je suis satisfait de ce choix, car, ce faisant, j'assure déjà 19 points au niveau des soleils (11+8) ce qui pourrait, si je me débrouille bien, me permettre d'être premier sur ce décompte.
|
Décompte final
Je remporte cette partie avec un total de 45 points de renommée,
devant Yvan avec 28 points, Coline avec 23 points et Julie avec 23 points également
mais un soleil de plus petite valeur que Coline.
Le détail est le suivant :
Epoque 1
|
Epoque 2
|
Epoque 3
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Total
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|
Julie |
1
|
0
|
12
|
23
|
Coline |
- 1
|
11
|
3
|
23
|
Yvan |
4
|
8
|
6
|
28
|
Ludo le gars |
7
|
6
|
22
|
45
|
Débriefing
Fluide est la caractéristique qui qualifie le mieux ce jeu de Reiner
Knizia. Très simple au niveau de
ses règles, Râ est un jeu très agréable à
pratiquer, où les systèmes de scores particulièrement alambiqués
nécessitent un peu de connaissance du jeu pour être justement anticipés.
Possédant une partie dans les jambes, je pense être parti avec
un léger avantage sur mes adversaires, et, d'ailleurs, ma victoire doit
s'expliquer en partie par ce fait.
Au niveau des mécanismes de jeu, je retiens les
éléments suivants :
- Le hasard est très présent, avec un tirage de tuiles qui peut
orienter les stratégies des uns et des autres et bloquer un joueur bien
placé parce qu'il ne réussit pas à avoir dans un lot l'une
des tuiles dont il a vraiment besoin (une crue par exemple),
- Disposer de soleils de faible valeur est paradoxalement un avantage : on provoque
enchère sur enchère, ce qui en multiplie le nombre et garantit
que tôt ou tard nos soleils à priori peu intéressants rapporteront
des tuiles, tout en fractionnant les lots des autres joueurs,
- Il faut souvent essayer de ne pas être dernier (pharaons, soleils) ou
avoir au moins une tuile (civilisation), ce qui signifie qu'être premier
ne doit pas forcément être un but ultime : il vaut mieux s'escrimer
à ne pas être dernier dans les décomptes, car, au final,
on reste en course avec les autres joueurs.
Râ est donc un excellent jeu, l'un des meilleurs
de sa catégorie, et il mérite d'être pratiqué souvent
car il est d'une fluidité sans pareille et très agréable
(jouabilité, manipulations, graphismes). Je soupçonne même
que les parties se renouvellent vraiment et que l'expérience permette
de tirer de plus en plus de plaisir. C'est dire...