Participants
- Delphine, qui tente toujours d'assortir la couleur de ses pions à celle de ses cheveux de feu,
- Carole, qui travaille avec Delphine au magasin du Roi de Coeur dans le 8ème à Lyon,
- Vincent, qui aura ainsi testé les 2 versions de Löwenherz,
- Ludo le gars, votre serviteur.

Déroulement de la partie
Il fallait que je teste cette nouvelle version de Löwenherz, tant j'en apprécie la prmière version et tant je crains que le jeu soit appauvri dans celle-ci. Bien entendu, afin de jouer de manière très objective, je ne parle pas de la première version et de mes réticences aux 2 joueuses de la table. Vincent, quant à lui, avait eu l'occasion de pratiquer le Löwenherz de 1997 à ma table, ce qui va lui permettre de voir les différences entre les 2 jeux.
J'expose rapidement les règles, limpides et très simples dans cette version, et nous prenons chacun nos pions : Delphine les éternels rouges, Carole les bleus, Vincent les blancs et votre serviteur les oranges.

Le jeu démarre très rapidement, puisqu'on a affaire, quand même, à une tablée de joueurs habitués. Les tours s'enchaînent à grande vitesse et les frontières se placent de manière plutôt poussive, puisqu'à son tour de jeu on ne peut exécuter qu'une seule action : réalisation d'une carte ou vente de l'une d'entre elles pour récupérer de l'argent. En fait, une fois sur deux environ, nous sommes contraints de vendre une carte pour récupérer des sous sous, ce qui ne précipite pas les constructions...


Carole vient de vendre une carte au marché et récupère l'argent correspondant : la valeur fixe inscrite en bleu sur la carte...

Afin de m'adjuger la ville du roi, je suis obligé de me montrer très sévère avec les pions rouges de Delphine, comme en témoigne la photo ci-contre.

De leurs côtés, Carole, mais surtout Vincent, s'en sortent à leur avantage, et Vincent parvient à créer le premier domaine clos. L'avantage indéniable et immédiat est qu'il percevra des revenus à chaque tour, ce qui devrait lui éviter de vendre une fois sur deux au marché. D'où un gain d'action très éloquent.

Me rendant compte que plus le jeu avance, moins les cartes sont intéressantes (rapport action-investissement) pour les mêmes réalisations, je me rue sur celles du marché encore disponible au lieu de piocher dans la pile de cartes cachées (il vaut mieux payer 3 pour placer un chevalier ou étendre son domaine, que de payer 4...).


Delphine, en grande réflexion sur la meilleure action à réaliser, alors qu'elle vient de prendre la dernière carte de la pioche ...

Lorsque Delphine prend la dernière carte de la pioche, nous mesurons l'intérêt d'avoir conservé un peu d'argent pour pouvoir réaliser les quelques actions qu'il nous reste en main.
Je parviens à jouer une carte pour placer 2 frontières, clôturant un domaine nouveau sur le haut du plateau, ce qui m'apporte une avance marquante, alors que le jeu avait été très serré toute la partie.
Ni Vincent, ni Carole, ni Delphine, n'ont les moyens de réagir vraiment, surtout que juste avant, j'ai joué une carte de Rénégat, me permettant de renforcer mon domaine central, tout en affaiblissant les forces voisines (celles de Vincent qui était menaçant).


La configuration initiale du jeu, une fois que nous avons placé chacun nos 3 châteaux et le chevalier associé...

Sachant que les mines rapportent des revenus aux joueurs à condition d'en posséder de plusieurs types dans nos domaines, chacun essaie d'en emprisonner le maximum et le plus vite possible. Dans la même logique, la ville du roi rapportant à elle-seule 5 points de victoire, alors que les autres villes n'en rapportent que 3, je consacre mes efforts sur l'encerclement de celle-ci, en dépit de difficultés géographiques (elle est en plein centre du plateau).


Une vue rapprochée du plateau où l'on visualise la ville du roi que les forces oranges s'apprêtent à dominer via un domaine, en devenir, assez puissant...

Le jeu progresse très rapidement, puisque nous arrivons dans les cartes estampillés D sans que nous ayons beaucoup agi sur le plateau : quelques domaines, quelques revenus dus aux mines, quelques conflits et intimidations pour les expansions ou le vol de mines adverses, mais rien de très passionnel ou de très valeureux.

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La configuration finale du jeu

 

Décompte final
Je remporte cette partie avec un total de 24 points (dont 5 points obtenus car joueur le plus riche), devant Vincent avec 19 points (dont 3 points car seconde richesse), Delphine avec 15 points (dont 3 points car seconde richesse) et Carole avec 15 points également mais moins riche que Delphine.

 

Débriefing
Alors voilà, nous avons joué à Löwenherz version 2... Voilà, voilà...
Qu'en dire ? Voici mon sentiment et le ressenti des autres participants :
- Le jeu est froid et répétitif : nous n'avons guère l'occasion de surprendre.
- Le jeu est terminé avant d'avoir commencé : nous n'avons pas eu le temps de nous chamailler, la pile de cartes cachées s'étant épuisée très vite et les domaines finalisés assez tard.
- L'intéraction est minimale : exceptée la possibilité d'éviter de vendre au marché une carte qui servirait à un autre joueur, nous n'avons pas vraiment vu comment jouer pour embêter les adversaires. Certes les conflits sont possibles, mais vu que les alliances sont éternelles et les cartes Renégat surpuissantes, il est très difficile d'aller bien loin dans cette voie.

- Le système de revenus associés aux mines est une idée intéressante, nous en avons débattu.
- Les scores n'ont pas été assez différenciés pour que chacun puisse comprendre sa position finale : pourquoi ai-je gagné ? Vincent était nettement plus riche avant les 3 derniers tours (cartes jouées sans piocher) et au final je finis première richesse du jeu, par accident, ce qui me fait marquer 5 points et Vincent en marque 3. Si ses positions étaient inversées, ma victoire aurait été de 1 petit point donc tout à fait contestable et aléatoire...

Bref, sans épiloguer pendant des heures, je tiens à dire que cette version de Löwenherz ne constitue pas un mauvais jeu en soi, surtout pour les personnes qui ne connaissent pas la première mouture. Cependant, pour ceux qui pratiquent avec bonheur le Löwenherz de 1997, il m'étonnerait fort qu'ils prennent vraiment du plaisir dans cette version trop rapide, trop simpliste, mais surtout trop peu intéractive.
On se demande pourquoi un auteur comme Klaus Teuber perd son temps et sa crédibilité à abîmer un jeu comme Löwenherz qui était franchement excellent dans sa version originale...
Déçu, oui.