Participants
- Matthieu, co-auteur de Contrario, et politiquement incorrect
à ses heures, surtout dans costume de RPR...,
- Michel, roi du PC, et bien oui, le Parti de Causer !
- Katy, républicaine indépendante, ayant pris la liberté
de laiser son fils Adrien entamer sa campagne (il a été démasqué
à temps...),
- Ludo le gars, votre serviteur, en habits socialistes.
Déroulement de
la partie
Cette seconde partie du Jeu du Président en 2 jours
revêt une importance toute particulière : la veillée du
fameux 5 mai 2002, où il peut tout arriver, aïe, ouille, ...
De plus, voilà l'occasion de tester cette fameuse variante, axée
stratégie et communication, dont voici les mécanismes modifiés
:
- Chaque candidat reçoit un jeton de chaque parti autre que le sien,
qu'il utilisera pour voter lors des défis (voir plus loin),
- A chaque tour, chaque candidat jette un dé à 10 faces, obtient
par exemple un 6 et dispose de 2 actions libres parmi les 2 suivantes : se placer
dans un département dont le numéro contient un 6 et lancer un
défi à un candidat déjà implanté dans un
département contenant un 6. Bien entendu, il peut faire répéter
la même action,
- En cas de défi, l'un des candidats non impliqués
tire une carte campagne électorale indiquant une mesure, que chacun des
candidats impliqués devra argumenter de son mieux. Au bout d'un temps
de parole de 1 minute par personne, les 2 autres candidats doivent voter, à
jeton secret, dans un gobelet. Le défi est alors résolu de la
manière suivante : le candidat défié bénéficie
d'un nombre de voix égal à celui du département en question,
plus ceux adjacents où il est implanté, plus 100 000 fois le résultat
d'un dé 10 par jeton du gobelet à la couleur de son parti. Le
défieur bénéficie lui d'autant de voix qu'il en a dans
les départements adjacents à celui convoité, plus 100 000
fois le résultat d'un dé 10 par jeton du gobelet à la couleur
de son parti. Le candidat obtenant le plus fort total gagne le département
et les voix associées. En cas d'égalité, le défié
reste en place,
- Tout département acquis à un parti et entièrement entouré
de voix de son propre parti devient immédiatement imprenable et le jeton
est retourné. Seuls les départements de contours de la carte ne
peuvent jamais l'être,
- Les cartes campagne électorales ne sont piochées que dans le
cas d'une implantation dans un département doublon (par exemple, 55 ou
66). Ainsi, chacun est libre de prendre des risques ou non et n'est plus assiégé
par le hasard à tout instant.
Bon, voilà, après cette longue introduction sur les nouvelles règles, venons-en à la partie, qui débute sur le coup de 2 heures du matin...
Le jeu se déroule
de manière lente et calculée puisqu'à partir de quelques
mécanismes modifiés en amont, nous élaborons conjointement
les ajustements.
De manière générale, disons que les séances de défis
sont l'occasion de mesurer la qualité de l'éloquence de chaque
candidat et sa capacité à improviser et à défendre
des mesures qui sont indéfendables par nature.
Par exemple :
- La majorité à 16 ans pour responsabiliser les jeunes,
- L'indemnisation pour les vendeurs de parapluies et d'imperméables en
cas de sécheresse prolongée,
- Du soleil pour tous pendant les vacances, avec une argumentation mémorable
de la part de Michel (si mes souvenirs sont exacts) qui assène qu'un
jour de pluie sera assimilé à un jour de congé à
rattraper...
Bref, j'en passe, et des meilleurs...
La fin de partie est laborieuse et nous attribuons les départements encore vierges aux joueurs majoritaires dans les départements adjacents.
Décompte final
Le candidat du Parti Communiste, représenté
par Michel, est élu Président avec 6 100 000 voix. Le candidat
du PS, représenté par Ludo le gars, termine sa course avec 50
000 misérables voix de moins... et les deux derniers candidats, les Républicains
Indépendants, représentés par Katy, et le RPR, représenté
par Matthieu, terminent respectivement avec 5 700 000 et 4 750 000 voix.
Nous ne faisons pas de second tour avec alliances, car notre idée de
mise en place est floue et il se fait relativement tard : plus de 5 heures 30
du mat'.
Débriefing
Et bien, pour un jeu classé top ringard, il aura du succès et
restera comme un grand moment du week-end de jeu de Péronnas. L'ensemble
des participants ont, semble-t-il, apprécié le principe, et chacun
a pû, le temps d'une partie, se prendre pour Chirac ou... mince, comment
c'est son nom déjà ?
En ce qui concerne les aménagements successifs des règles, je pense qu'encore un peu de travail et le jeu deviendra très subtil et plaisant. Le plus important pour rendre le jeu vraiment jouable sera de trouver un moyen de raccourcir encore la durée de la partie (le temps gagné en faisant 2 actions par tour est perdu lors de la phase de défis).
Le meilleur moment du jeu est incontestablement celui des défis, où l'on assiste à des débats dignes des plateaux télés : pas plus de démagogie, autant de discours de sourds, et peut-être même moins de vérités et contre-vérités mis bout à bout...
Je vais tenter de créer une variante complète et de la placer
en ligne. Alors, patience, pour ceux qui ont le jeu et qui voudraient lui accorder
une seconde jeunesse...