Participants
- Elise, amoureuse du cinéma et qui est bien tentée par ce jeu,
- Fred, alias Forest sur les forums, qui nous a fait l'amitié de descendre de Bourg en Bresse pour nous rencontrer,
- Ludo le gars, votre serviteur.

Déroulement de la partie
Les soldes c'est formidable. Cela permet d'acquérir à moindre coût des jeux déjà anciens mais qui n'ont rien perdu de leurs qualités. Quand je vois que j'ai déboursé 17 euros pour Fabrik der Traüme et que le jeu est aussi bon qu'il nous l'a semblé, je ne peux que me réjouir. Un très bon investissement.
Ceci dit, parlons plutôt de la partie de ce soir.
Nous préparons de concert les éléments du jeu et nous nous rendons compte, assez vite, que notre table est bien étroite pour accueillir l'ensemble des composants : plateau, tuiles, cartes films, jetons, contrats, récompenses, paravents individuels, ... Tout bonnement incroyable le matos ! M'enfin, on jouera quand même comme ça, qu'à cela ne tienne.
Elise prend le studio n°2 et le paravent qui correspond, Forest le n°3 et votre serviteur le n°1. Nous prenons donc également les cartes de films qui correspondent à nos studios respectifs (un de chaque catégorie : drame, aventure et comédie). Chacun récupère 12 contrats (pour les mises) et la partie peut débuter après un exposé de règles un peu compliqué de ma part (ben oui, on ne peut pas toujours être excellent ;-))))


Pour sa première venue à Rochetaillée, Forest, à droite évidemment, a de la chance : participer à la découverte d'un jeu d'enchères de Knizia...


Curieusement, en fin de première manche, aucune récompense de meilleur film n'est attribuée, en raison, tout bêtement, du fait qu'aucun film n'est encore achevé ! Je ne sais pas si cela est fréquent, en tout cas cela nous surprend beaucoup, surtout que l'on s'accorde pour dire qu'il est important de terminer en premier au moins un film...


Une vue générale du plateau, en début de troisième manche. Au niveau stratégie, j'ai décidé, dès l'entame, de réserver une carte de film pour le plus gros navet et une pour tenter de faire exploser les compteurs du meilleur film. Autant pour le nanar, cela fonctionne très bien (un film de valeur 4), autant pour le meilleur film, la route est longue et semée d'embûches...


La configuration finale du jeu. C'est là que l'on mesure l'étroitesse de l'espace de jeu, avec des cartes de films qui dépassent de partout. Comme on ne voit pas grand chose sur cette photo générale, les vues suivantes concernent chaque joueur.
Au final, Elise aura réussi 3 films, Forest en aura réussi 4 et votre serviteur 5...

Cliquez pour agrandir !
Une vue des productions d'Elise, avec des réalisations assez modestes. Il faut dire que je l'ai souvent privée des tuiles acteurs lorsque certaines se révélaient sur les cases Party, ce qui la contraignait à toujours prendre sa tuile en dernier sur ces cases (un cercle vicieux, en somme, même si elle aurait dû, certainement, modifié sa stratégie pour s'assurer de récupérer des acteurs sur les cases classiques)...


Une vue de derrière mon paravent en cours de première manche, alors que j'ai accumulé moult contrats en faisant "cracher" les autres lors des enchères...


Ca y est : le premier film vert est terminé et il est de mon cru. J'obtiens, en outre, le bonus de 5 points attribué au meilleur film de la seconde manche, avec un joli total de 16 points...


Forest, calculateur à ce moment du jeu, sait que s'il veut avoir une chance de remonter, il lui faudra réussir à faire un très gros film. A force de persévérance et d'enchères judicieuses, il réussit à créer un film de valeur 18 qui demeurera le meilleur jusqu'au bout, malgré une tentative à 17 de ma part. En revanche, pour le plus gros navet, personne ne réussit à me contester ce titre tant convoité...

Cliquez pour agrandir !
Une vue de mes productions : j'ai un peu trusté les récompenses comme qui dirait... En même temps, je n'ai pas toujours misé sur des valeurs super élevées, préférant créer un maximum de films et tenter un film correct sans plus dans les jaunes (valeur 13+), couleur laissée de côté par mes adversaires. Autre phénomène important : j'ai acheté 3 sur 4 tuiles de réalisateurs quatre étoiles, ce qui m'a récompensé sur cette facette supplémentaire...

Cliquez pour agrandir !
Une vue des productions de Forest : médian, il n'a pas réussi à imposer ses films de grosses valeurs. Il aurait pu créer la surprise s'il avait réussi à glaner plus de récompenses. En quelque sorte, ses films étaient de grande qualité, mais ils n'ont pas séduit le public, passant après des productions certes moins alléchantes, mais sortis plus tôt au cinéma (les miennes)...

 

Décompte final
Je remporte cette partie avec un total de 123 points, devant Forest avec 85 points et Elise avec 42 points.
Le détail, critère par critère, est le suivant :

 
Valeur des films
Récompenses
Contrats
Total
Elise (studio 2)
26
5
11
42
Forest (studio 3)
56
15
14
85
Ludo le gars (studio 1)
57
55
11
123

Débriefing
Quel jeu ! Encore un de Knizia ! Il est trop fort cet auteur ! Je ne sais comment dire mon plaisir de découvrir sans cesse des jeux toujours plus fins de ce génie ludique.
Fabrik der Träume c'est du très grand Knizia, avec un thème accrocheur, des choix incessants et des configurations d'une interactivité folle.
Tous les joueurs ayant pratiqué ce jeu ce soir l'ont trouvé très bon, surtout que le thème colle bien au jeu. Seul le mécanisme (les enchères) font "sortir" du thème, car il est bien rare que ce soit de cette manière que se déroulent les transactions (quoique...).

Au niveau des enseignements, il y aurait une multitude de choses à dire, aussi j'ai préféré en distiller certains dans les légendes des photos, mais je vais quand même faire ressortir, ci-après, quelques autres éléments :
- A 3 joueurs, lorsque l'on enchérit, on a tout intérêt à se débrouiller pour que le résultat de l'enchère laisse une tuile résiduelle après partage. En effet, par ce biais, on en est susceptible d'en récupérer soi-même une partie si l'on ne gagne pas l'enchère suivante. Cela signifie que si aucune tuile n'est présente au centre au moment où on gagne l'enchère, autant la gagner avec une valeur impaire, et paire sinon. Simple, mais efficace.
- Il semble très important de terminer au plus vite un film dans l'une des couleurs pas trop avancée par vos adversaire, afin de récupérer la récompense Premier film, toujours bonne à prendre. En plus, ce faisant, on récupère un jeton (comme souvent il n'y en a qu'un par valeur autant se servir en premier) et on concourt pour la récompense de meilleur film en fin de manche. Du tout bon, donc.
- Il semble, aussi, qu'il soit important de travailler dès l'entame pour créer un bon gros navet, car ce n'est pas si facile d'y parvenir. En plus, comme l'a justement souligné Forest, si un autre joueur fait un film de même valeur, il prend le jeton de valeur inférieure et dans le cas où on vise un nanar, c'est très pertinent de ne pas aller trop vite (la récompense intervenant tout à la fin).
- L'acquisition d'acteurs semble fondamentale et assez urgente si l'on veut disposer d'un maximum de choix lors des partys.
- Les tuiles de réalisateurs 4 étoiles sont également très importantes, non seulement car elles sont susceptibles de faire grimper la valeur de vos films, mais également parce qu'elles peuvent contribuer à vous faire gagner la récompense concernant le staff des meilleurs réalisateurs.
- Les tuiles agence sont difficiles à jouer et je ne les trouve pas aussi intéressantes que je le supposais au départ.

Bref, tout est extrêmement important et on ne peut pas tout faire. Un vrai Knizia en somme... Vous en doûtiez ?