Participants
- Fabrice, très en forme ce soir et qui nous fait clairement du souci (mais où va-t-il chercher tout ça ? ;-)
- Romain, le seul à avoir déjà joué à ce jeu dans le passé, au café lyonnais La Triche,
- Sandie, le complémentaire de Fabrice, c'est dire... ;-)
- Sébastien, le plus calme de la bande des 3, mais c'est déjà pas si vilain... ;-)
- Ludo le gars, votre serviteur.

Déroulement de la partie
Comme nous excédons le quota maximal de joueurs pour Fifth Avenue, que j'aurais bien testé ce soir, nous nous rabattons de bonne grâce sur un monstre sacré du jeu allemand que je viens de remporter sur E-bay : Elfenland d'Alan Moon. Cet auteur, distingué très récemment grâce au Spiel des Jahres pour Les Aventuriers du Rail, avait déjà remporté cette récompense avec celui-ci en 1998. Joli clin d'oeil...
Bien que Romain soit le seul de nous 5 à avoir déjà pratiqué ce jeu, je m'attelle à la mission de l'explication des règles en présentant le jeu sous l'angle de la féérie médiévale-fantastique, univers dans lequel ce jeu est admirablement plongé. Après un quart d'heure d'explication et la répartition du matériel entre les joueurs, nous ataquons la véritable partie. Fabrice jouera avec les pions bleus, Romain les noirs, Sandie les violets, Sébastien ls rouges et Ludo le gars les verts.
Etant l'ancêtre de la salle ;-) je suis désigné comme premier joueur au premier tour, et comme nous sommes 5 et qu'il n'y aura que 4 tours, nous savons déjà que Sébastien ne le sera jamais ce soir.


La table est tendance rigolarde ce soir...


Mon premier tour me permet de rallier 5 villes, axant mon déplacement vers le nord puis à l'ouest (tout en haut du plateau)...


Cette vue de Sébastien constitue un grand moment : alors qu'il n'avait écouté la règle que d'une oreille, il a omis de préparer son cheminement dans sa tête, croyant que l'on pouvait emprunter tout chemin, présence de jeton ou non...


Une vue de la situation du jeu, alors que Fabrice s'apprête à déplacer son pion en empruntant les voies où figurent un jeton. A noter le fait incroyable qu'entre le premier et le second tour, tous mes adversaires ont déjà "gaspillé" leur unique et précieux jeton obstacle (3 au premier tour) !


Le troisième tour de jeu est tendu et Sandie réalise un bel enchaînement, àun moment de la partie où il devient plus difficile de relier plusieurs villes. Elle joue bien le coup en finalisant la collecte de ses marqueurs extérieurs, laissant pour le dernier tour les marqueurs du centre du plateau...


Lors du placement des jetons dans le quatrième tour de jeu, je tente d'utiliser au mieux mon jeton obstacle non encore placé. Je repère assez vite que l'une des villes de la carte est une impasse et que tous mes adversaires ont besoin de s'y rendre s'il veulent récupérer leurs 20 marqueurs. Aussi, je place un nuage (coût de 2 cartes) puis l'obstacle (+1 carte) sur la seule voie d'accès, ce qui empêche théoriquement tout joueur de s'y rendre...


Voici l'enchaînement précis de mon cheminement victorieux (voir photo précédente pour une bonne visualisation) : 3 cartes diverses pour emprunter la route à la licorne et rejoindre la ville au sud en forêt, puis une carte cochon géant pour rallier la ville placée à droite, puis une carte bicyclette elfe pour traverser la forêt et récupérer le marqueur en bas à gauche, puis une carte cochon géant pour longer la rivière en bas et rallier la ville de droite, puis une carte nuage magique pour traverser les montagnes et rallier la ville suivante à droite, puis 3 cartes diverses pour rallier la ville en plaine au sud-est, puis une carte radeau pour descendre la rivière et rejoindre la capitale et enfin une carte licorne pour rallier ma ville natale à l'est en récupérant, du même coup, mon dernier marqueur...


La mise en place initiale est un tantinet fastidieuse, avec le positionnement d'un marqueur cylindrique dans chaque ville (20 en tout !) et le placement de la botte de chaque joueur dans la capitale Elvenhold. A ce stade de la partie, chacun connaît sa ville natale mais ne la divulgue pas aux autres joueurs (en ce qui me concerne, c'est la ville de Erg'Erén située dans la forêt extérieure adjacente à la capitale)...


Une vue rapprochée de mon point de chûte en fin de premier tour, alors que je pouvais encore utiliser deux cartes de nuage magique pour rallier la ville du bas. Je préfère n'utiliser que 5 cartes pour ce tour et en conserver donc 3 pour le tour suivant, en espérant que l'une ou l'autre des voies forestières ne coûteront que 1 carte pour être empruntée...


Le principal reproche que l'on fait habituellement à ce jeu est sa place de hasard non négligeable. A la vue de la série de jetons face visible pour le début du second tour de jeu, on ne peut qu'acquiescer : 4 dragons sur 5 jetons !


Cette vue en rase-motte permet de voir qu'en fin de second tour j'ai récolté 12 marqueurs sur 20 à ma couleur (Sandie aussi), alors que Fabrice et Romain en sont à 10 et que Sébastien est bien remonté avec son total de 9 (un seul au premier tour de jeu, on sait pourquoi ;-) ...


La situation en fin de troisième tour est clairement favorable à Fabrice, surtout avec ses 17 marqueurs collectés, et Sandie, avec un total de 16, alors que je me suis trompé dans mon évaluation de chemin (j'ai omis le fait qu'il manquait un jeton de transport dans la plaine au sud-est, aussi je recommence tout mon mouvement pour aller récupérer seulement 2 marqueurs que j'avais laissés dans le désert, mais je conserve 4 cartes pour le tour suivant)...


Une fois que Sandie et Sébastien ont réalisé leur déplacement, je vais m'atteler au mien, en essayant de voir si, malgré mes calculs depuis un bon moment, je peux faire mieux que d'abandonner un marqueur (résidu d'une seule carte et retour dans ma ville natale). C'est en envisageant l'hypothèse, bizarre certes, de ne pas utiliser mes 2 licornes pour sortir du désert, mais plutôt 3 cartes diverses, que je trouve le moyen de réaliser l'impossible : rallier ma ville natale avec mes 20 marqueurs !


Une vue de la configuration finale du jeu, une fois que l'ensemble des joueurs a réalisé ses déplacements...

 

Décompte final
Durée de la partie : 2 heures - Mise en place du jeu : 10 minutes - Explication des règles : 15 minutes
Je remporte cette partie avec un total de 20 points (20 - 0), suivi de Sandie avec 19 points (19 - 0), Fabrice avec 19 points également (19 - 0, mais une carte de moins en main que Sandie), Romain avec 18 points (18 - 0) et enfin Sébastien avec 16 points (16 - 0).

Débriefing
Cette partie d'Elfenland, diversement appréciée d'ailleurs, a en tout cas duré trop longtemps pour un jeu de cette catégorie. Il est clair que le jeu est fluide et agréable, mais il est tellement difficile de tout contrôler que jouer 2 heures pour arriver dans un mouchoir, cela est un peu décevant.
En même temps, d'un point de vue assez égoïste j'en suis conscient, j'ai jubilé d'avoir réussi dans le dernier tour à revenir d'aussi belle manière dans la partie et d'avoir réussi à vraiment peser sur le verdict. Le placement de mon nuage et de l'obstacle, à l'entrée de l'impasse, a clairement été très fort mais nécessitait que je parvienne à collecter tous mes marqueurs, car, sinon, j'aurais perdu avec un marqueur de moins et un résidu d'une seule carte... Très finement joué et très apprécié ;-)))

Au niveau des enseignements sur le jeu, ils sont multiples :
- Il ne faut pas dilapider ses jetons obstacles, je crois que nous sommes à présent tous d'accord sur ce point...
- Bloquer ses adversaires avec des jetons qui leur demandent plus de cartes que s'ils avaient placé eux-mêmes les jetons est très important (exemple du nuage ci-dessus, mais on s'en est rendu compte surtout à partir du 3ème tour).
- Rejoindre sa ville natale est fondamental car la pénalité est trop lourde (-1 point par ville de distance) pour espérer gagner sans.
- Conserver des cartes d'un tour sur l'autre est important également (on a plus de latitude au moment de choisir ses jetons).
- Ne pas s'isoler sur la carte est également une donnée à ne pas négliger, car, sinon, on ne pourra progresser qu'à l'aide de ses propres jetons et on est donc borné par le nombre qu'on en a (4 en général).
- Les cartes radeaux semblent vraiment fortes puisqu'elles ne nécessitent aucun jeton pour être utilisées et que les rivières ne peuvent jamais être semées d'embûches. Tant que faire se peut on essaiera donc de les utiliser à bon escient (préférant parfois des combinaisons plus lourdes mais qui permettent d'en économiser).

On le voit, les réflexions post-partie sont nombreuses et je ne doute pas que j'en reformule après chacune des suivantes, ce qui est plutôt bon signe...
Et dire que je brule d'envie de tester ce jeu avec l'extension...

Pour accéder à la fiche générale du jeu, cliquez sur la vignette ci-contre : Elfenland