Participants
- Jérôme, qui va nous montrer ses talents de
négociatdeur fou,
- Olivier, alias Lolive, qui saura se présenter comme un négociateur
qui ne lâche rien,,
- Vincent, qui parviendra à négocier sans laisser trop voir qu'il
s'en sort bien à chaque fois,
- Ludo le gars, votre serviteur.
Déroulement de
la partie
Chinatown est le dernier jeu de la gamme Alea qu'il me restait
à essayer. D'ici 2 heures je pourrai dire ce que je pense de chacune
des productions ludiques de cette prestigieuse collection. Autour de la table,
d'ailleurs, aucun de nous n'a expérimenté celui-ci, ce qui tend
à confirmer que Chinatown est bel et bien l'un des jeux Alea les moins
connus des joueurs français. Fermons cette petite parenthèse et
entrons dans le vif du sujet.
Vincent se dévoue pour expliquer la règle, non sans mal ;-) et
après une vingtaine de minutes nous sommes prêts pour attaquer
la construction des boutiques dans le quartier de Chinatown.
Jérôme prend les marqueurs jaunes, Lolive les rouges, Vincent les
violets et Ludo le gars les verts.
Ne sachant pas trop comment aborder le problème
et quelle est la valeur des choses, je décide de jouer une stratégie
axée sur l'argent, c'est à dire la vente quasi-systématique
de mes biens, avec discrétion bien sûr et profit évidemment.
Pourquoi ? Tout simplement parce que les boutiques placées rapportent
des revenus durant la partie mais n'interviennent absolument dans le décompte
final (seul l'argent compte) et qu'en vendant un bien à un joueur,
celui perd de l'argent à mon profit (double intérêt).
Plus le jeu progresse, plus il me semble que
je suis en bonne position, malgré la misère de mes boutiques
sur le plateau. Chacun touche un revenu compris entre 20000 et 30000 dollars
lorsque je plafonne à 10000, et s'approche de 35000 ou 37000 lorsque
je gagne 17000. Je tire mon épingle du jeu des rentrées
d'argent consécutives à la vente de biens auprès
de mes adversaires.
Avant que je ne présente mes billets
aux autres joueurs, je découvre avec effroi que Vincent possède
3 billets de 20000 dollars, alors que je sais n'en avoir qu'un seul !
Mon inquiétude cède donc la place à un sentiment
encore moins satisfaisant : l'impression de ne pas avoir choisi la bonne
tactique de jeu car je vais être beaucoup trop loin au score. |
La partie débute sur de très bonnes bases : une mise en place rapide, un jeu qui semble fluide et qui offre une totale liberté d'expression, un thème accrocheur, des joueurs particulièrement motivés et enthousiastes et... de la très bonne bière apportée par Lolive (Haogarden et Chimay rouge !). Chacun tire ses emplacements attribués (pioche de 6 et conservation de 4), puis 6 boutiques qui pourront être placées sur les parcelles en question, voire négociées avec les autres joueurs contre tout ce que l'on veut... A ce petiti jeu, je suis un tantinet inquiet, car, habituellement je souffre de difficultés pour réussir des négociations qui me soient profitables. Enfin, nous verrons bien...
Comme il convient quand même de construire des boutiques, je concentre mes efforts sur un seul quartier au sein duquel je placerai successivement des magasins de couture, de radios et de pantalons, avant qu'une gigantesque boutique de montres, élaborée hors plateau depuis plusieurs tours, viennent recouvrir 6 emplacements sur les 8 que je possédais ici. Délicat choix, mais je ne me voyais pas attendre de disposer d'autant d'emplacements adjacents en 3 ou 4 tours et ce grand magasin va quand même me rapporter 14000 dollars à chaque tour, ce qui est une véritable rente... Lolive, qui aura bien essayé de me
gêner en refusant toute négociation concernant une parcelle
du même quartier, réussira lui aussi la construction d'une
prestigieuse enseigne de détectives privés, et, ce, de
manière progressive.
Lorsque le dernier tour se déroule, la cause semble être entendu : Vincent devrait être au coude à coude avec Lolive, même si Jérôme ne devrait pas être trop loin. De mon côté, je ne fais pas de bruit et m'apprête à comptabiliser mes revenus après les autres, occupé à inscrire les noms des joueurs sur mon carnet de comptes-rendus de parties.
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Décompte final
Je remporte cette partie avec un total de 122 000 dollars,
devant Vincent avec 118 000 dollars, Lolive avec 116 000 dollars et Jérôme
avec 99 000 dollars.
Débriefing
Chinatown a donc vu ma victoire suprenante, autant parce que j'ai du mal avec
les jeux de négo qu'en raison d'une tactique de jeu risquée. Mais
finalement, ce type de victoire est franchement agréable, surtout quand
vos adversaires n'en reviennnent pas.
L'ensemble des joueurs a trouvé le jeu bon, même s'ils n'y joueraient
pas tous les jours et, après délibération autour de la
pertinence des cartes de récompense, il ressort qu'elles paraissent artificielles
et aléatoires. Y aurait-il moyen de jouer sans ? Ne risquerait-on pas
d'attendre avant de construire nos boutiques, de voir sur quelles parcelles
nous pouvons compter ?
Au niveau du jeu, nous nous sommes amusés, en fin de partie, à
évaluer le taux de rentabilité de chaque espace (parcelle ou tuile)
occupé sur le plateau par joueur :
- Jérôme : 17 espaces pour un revenu de 25 000 dollars, soit un
revenu de 1 471 dollars par espace,
- Lolive : 21 espaces pour un revenu de 37 000 dollars, soit un revenu de 1
762 dollars par espace,
- Vincent : 21 espaces pour un revenu de 30 000 dollars, soit un revenu de 1
429 dollars par espace,
- Ludo le gars : 12 espaces pour un revenu de 20 000 dollars, soit un revenu
de 1 667 dollars par espace.
Il ressort de cette analyse que les négociations monétaires entre
les joueurs s'avèrent souvent plus payantes que la disposition de multiples
boutiques réparties, et qu'il vaut mieux en avoir moins mais plus lucratives
car, ce faisant, on aura pu vendre les emplacements et les boutiques supplémentaires.
Non négligeable. Surtout si l'on sait que le moindre bien vendu à
un autre joueur se négocie au moins à 2 ou 3 000 dollars. C'est
à dire plus que n'importe lequel des taux énoncés ci-dessus...
Cela donne à penser, non ?
Chinatown est donc un jeu réussi, qui ne plaira pas à tout le
monde tant les possibilités de négociation sont ouvertes, mais
qui se révèle quasiment irréprochable dans son genre. A
essayer, si vous aimez ce style de jeu.