Participants
- Julie, qui me propose une partie d'un jeu ce soir,
- Ludo le gars, votre serviteur.

Déroulement de la partie
Déniché en brocante durant l'été, Café International est l'un des Spiel des Jahres les moins attirants qu'il me restait à découvrir. J'avais même hésité à le prendre, c'est dire...
Finalement, nous retenons ce jeu ce soir, plus parce que la durée semble raisonnable que par choix ludique. Nous pourrons ainsi en parler à l'avenir, car ce jeu est quand même un grand classique.

Nous lisons la règle et procédons à la mise du jeu. Simplissime, ces manipulations ne prennent pas plus du quart d'heure, ce qui est une prouesse quand on connaît le temps à consacrer à l'épluchage d'une nouvelle règle en temps normal.
Aucun point particulier ne vient nous perturber, si ce n'est une interrogation forte sur l'utilité de jouer des tuiles au bar (malus, malus, quand tu nous tiens...).


Julie ne dort pas, je vous l'assure...

Nous entamons rapidement la partie et Julie est désignée par le sort comme première joueuse, avec l'autorisation de ne placer qu'une seule tuile à une table (exception de début de partie).
Puis nous enchaînons les tours de jeu, avec de sympathiques réflexions, du genre :
- Je ne peux pas placer cette tuile ici, car sinon elle pourra mettre celle-ci et clore une table de même nationalité,
- Je dois jouer ces deux tuiles comme ceci, afin de marquer beaucoup de points ce tour-ci et clôturer telle autre table le tour suivant,
- ...
Le seul problème que nous ressentons vient de la pioche cachée et du caractère visible des tuiles en notre possession : impossible de prévoir vraiment ce qu'il vaut mieux faire et impossible de surprendre son adversaire puisqu'il connaît votre jeu actuel.


Il est fort curieux que ces messieurs italiens n'accueillent qu'une seule de leurs concitoyennes à leurs tables...


Une mise en évidence de la difficulté progressive de placer toutes ses tuiles : les tables turques ne peuvent accueillir plus qu'une femme turque et les tables mitoyennes ne peuvent plus accueillir d'hommes turques : celui qu'il me reste est destiné au comptoir du café international...

Le dernier tiers de la partie se résume à un jeu de pioche et de défausses quasi-systématique au comptoir, puisque les places se font rares et sélectives aux tables. Julie, à ce petit jeu, s'en sort nettement mieux que moi et elle prend une avance confortable au score.
Dans le même temps, nous expérimentons la jouabilité des jokers et nous constatons que ceux-ci ont deux fonctions majeures :
- Ils permettent de retarder quelques échéances,
- Ils peuvent ruiner des espoirs de gains importants en étant placés sur la dernière chaise d'une table qui aurait été d'une seule nationalité.


Une photo rapprochée du comptoir alors que celui-ci commence à accueillir de très nombreux consommateurs...

La partie arrive à son terme (enfin !) en raison d'une occupation totale des chaises autour des tables.
Puis le décompte final est fait, en tenant compte des 5 points de pénalité par tuile encore en main (10 pour un joker).


Ma main de départ ne fait pas beaucoup rire : 2 italiens, mais strictement identiques (où sont les belles italiennes ???), et un couple anglais affreusement parodié, sans parler de la Greta allemande que je tenterai d'éviter à Essen ;-) ...


La preuve : elle place un prince indien sur l'une des deux tables concernées...

Lorsque Julie réussit à constituer une première table (l'Inde) de nationalité unique, elle hésite quant à prendre son droit de ne pas reformer sa main à 5 tuiles. Bonne question, en effet, mais vu que nous sommes à peu près au premier tiers du jeu, cela semble un peu prématuré (moins de choix pour la suite de la partie) et peu rentable (économie de 5 points en fin de partie). Elle décide donc de reconstituer sa main en totalité, et je ferai la même chose quelques tours plus tard.


On me croirait presque concentré... Incroyable non ?

Plus la partie avance, plus nous nous rendons compte que le comptoir sera la clé du jeu. Même si mon avance en points est d'une quinzaine en milieu de partie, Julie revient très fort sur moi, d'autant plus que je suis contraint d'envoyer au comptoir nombre de mes consommateurs. Comme les bonus ne s'appliquent qu'aux 5 premiers sièges, il est clair que Julie ne me laisse pas les prendre tous et que je me retrouve rapidement à engranger malus sur malus, pendant qu'elle utilise des jokers qu'elle a piochés.


Une vue générale du jeu, alors que le comptoir est très peu peuplé au contraire des tables de consommateurs...

Les tours s'enchaînent alors à très grande vitesse, avec une grande et bien réelle frustration : même si le jeu n'avait rien d'exceptionnel jusque là, il demeurait sympathique, mais, à présent, il devient très décevant avec une part de hasard phénoménale et un intérêt nul.

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La configuration finale du jeu.

Décompte final
Julie remporte cette partie avec un total de 72 points (82 - 10) devant Ludo le gars avec 56 points (66 - 10).

Débriefing
Disons le tout net : la partie s'est déroulée en deux temps et deux contrastes incroyables :
- Les 2 premiers tiers ont permis de faire preuve d'un peu de tactique et ont été plaisants, même si on joue à très court terme (immédiat),
- Le dernier tiers s'est résumé à un jeu de hasard pur et s'est révélé sans aucun intérêt (je pioche mal, je pleure, je pioche bien, je me gausse).

Café International ne sera pas franchement re-pratiqué souvent ici. Non pas que le jeu soit mauvais, mais parce que celui-ci semble non fini, avec une situation de jeu qui frise la bêtise en fin de partie. Le jeu est d'abord mécanique puis il devient absurde.
Spiel des Jahres en 1989 ? Bon, cela date un peu OK...