Participants
- Anne-Marie, ma belle-mère, en phase de découverte
par elle-même des jeux de société "modernes",
- Jacques, mon beau-père, dans la même situation et motivé
par le challenge,
- Sophie, la soeur de Julie, qui n'en est plus à son premier jeu,
- Julie, qui, après avoir joué à plein de jeux de Knizia
et Kramer, est en train de découvrir ceux de Teuber (Entdecker, Löwenherz,
Barbarossa, ...),
- Ludo le gars, votre serviteur.
Déroulement de
la partie
Voici plus d'un an que nous n'avions pas joué à
Adel Verpflichtet, ce qui m'a contraint à préparer la règle
dans l'après-midi, convaincu que ce jeu serait celui que mes beaux-parents
allaient souhaiter essayer... Bien joué, il est effectivement choisi
au détriment de Chinatown et de Nomadi !
Ce soir marque une étape importante dans la pénétration
du jeu de plateau germanique sur le sol français. Rendez-vous compte
: mes beaux-parents en situation de découverte, il ne fallait pas les
décevoir...
Ayant préparé des aides de jeu individuelles dans l'après-midi, afin de faciliter l'apprentissage des actions possibles suivant si vous êtes à la salle des ventes ou au château, je distribue mes petites fiches et je subis alors un courroux violent : "Mais c'est illisible, c'est écrit beaucoup trop petit, et bla et bla et bla...". Dépité, je me résigne à faire abstraction des ces outils de soutien ludique, afin notamment d'éviter des éborgnements probables dus à la prise de recul nécessaire des acteurs pour lire leur fiche... Et oui, on n'a pas tous les jours 20 ans ;-)))))) Une fois la mise en place effectuée et les règles décortiquées, nous nous lançons pour de bon dans la partie. Jacques prend le pion bleu, Anne-Marie le violet, Sophie le beige, Julie le rouge et votre serviteur le vert.
Par la suite, je commence à m'inquiéter de deux paramètres : Julie, Jacques et Sophie parviennent à se constituer de bien belles expositions grâce à des mains de cartes redoutables. Je vais devoir remédier à cet état de fait, en jouant de préférence unj voleur au château afin de dérober des oeuvres aux autres joueurs. Et c'est là qu'Anne-Marie me poignarde : elle expédie mes 2 voleurs au cachot en moins de 4 ou 5 tours, ce qui réduit considérablement mes marges de manoeuvre futures...
Il ne reste plus beaucoup de tours à jouer et les positions semblent claires : soit Sophie soit Jacques l'emportera, tout dépendra de la valeur de leurs expositions respectives. Mais... n'oublions que Julie, même si son retard est hallucinant, dispose certainement de la plus belle exposition. Une trouble-fête en quelque sorte, qui va probablement servir d'arbitre entre Sophie et son père.
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Le jeu débute par une propension
à jouer des cartes de salle des ventes pour Anne-Marie, Jacques
et Julie, alors que Sophie et moi tentons de jouer le château
afin d'exposer rapidement nos oeuvres et avancer ainsi sur le parcours.
Rappelons qu'il n'existe que deux manières d'avancer, et que
toutes les deux se déroulent dans le château : exposer
ou jouer un détective qui réussit sa mission.
Au niveau du parcours de jeu, deux pions
éprouvent des difficultés colossales pour se mouvoir :
Julie et Anne-Marie ne les déplacent que très rarement.
Heureusement pour ma belle-mère, sa position peu avantageuse
(5ème puis 4ème) lui permet d'avancer d'un nombre de cases
important pour ces 2 choix judicieux de détective. Jacques devient très menaçant
dans la suite du jeu : beaucoup de cartes en main et un pion relativement
avancé sur le parcours. Il fond littéralement sur mon
pion qui ne dispose de plus beaucoup de ressources pour se déplacer
: peu d'oeuvres et un détective qui a peu de chance de capturer
des voleurs à présent et qui ne permettrait d'avancer
de 2 petites cases (rang : 2).
Sophie réussit à entrer la première au banquet et chacun expose alors sa plus belle suite de cartes. Comme on le pressentait, Julie, bien que loin derrière, s'adjuge les 8 cases de bonification, Jacques prenant les 4 autres, ce qui ne lui suffit pas pour rattraper complètement Sophie.
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Décompte final
Sophie remporte brillamment cette partie en parvenant sur
la deuxième place autour de la table du banquet, son père terminant
à 2 cases, Ludo le gars à 5 cases, Julie à 10 cases et
Anne-Marie à 15 cases.
Débriefing
Sympathique mais très difficile à appréhender, Adel Verpflichtet
reste un jeu accessible aux "non joueurs". En ce sens, il me semble
qu'il a parfaitement atteint son but et que chacun a apprécié
cette partie bien réussie. La remontée fulgurante de Jacques restera
dans les annales, tant il était parti de loin pour me doubler et échouer
à 2 petites cases de Sophie.
Ce jeu requiert, bien entendu, de savoir anticiper ce que vont faire les autres
joueurs. Il peut également se jouer en dilettante, en choisissant ses
cartes au feeling, en espérant ne pas être contré trop vite,
soit par un chèque plus élevé, soit par un détective
zélé, soit par un voleur indélicat.
Le jeu se veut rapide, dynamique, aucun temps mort n'a lieu, tout au plus peut-on
le qualifier de répétitif car il se résume à choisir
une carte 1 puis une carte 2, puis on recommence après avori résolu
les actions.
Il est très difficile de planifier quoi que ce soit, mais il semble qu'il
faille investir assez tôt dans les oeuvres d'art pour pouvoir exposer
à son gré par la suite et contre-carrer les voleurs éventuels
grâce à des détectives judicieusement joués. En plus,
ce faisant, notre pion doit se trouver en arrière et donc avancera de
manière confortable si le détective réussit.
En fin de partie, il convient d'exposer le plus souvent possible afin de rejoindre
le buffet en temps utile.
Un jeu très fun et agréable, même son caractère
répétitif et déconcertant peut freiner des sorties trop
fréquentes.