Type de jeu

Conquête
Gestion

Auteur Martin Wallace
Editeur (année) Warfrog (2005) : sortie prévue pour Essen
Nombre de joueurs 2 - 4
Durée de partie De 2 à 3 heures
Hasard
Mobilisation de réflexion
Reflet du thème
Qualité des mécanismes
Les + - Les peuples byzantins et arabes contrôlés par tous les joueurs,
- La possibilité de provoquer une fin de partie prématurée via la capture de Constantinople,
- La logique générale du jeu qui donne un jeu de conquête fluide et réaliste,
- La variété des actions possibles à chaque tour.
Les - - La durée un peu trop longue des tours 2 et 3, en rapport à la répétitivité des actions menées,
- La complexité de la règle lorsqu'on débute.
Configuration idéale

Probablement 4 pour les intéractions

Note subjective 16 / 20
Nombre de parties effectuées De 1 à 5 parties
Illustrations

Dessus de la boîte (24 Ko)

Aides de jeu La règle en VF mise en ligne bientôt ?


Critique générale
Après Struggle of Empires en 2004, Martin Wallace sort pour Essen, cette année, un nouveau jeu de conquête, pour lequel il a fait appel à votre serviteur pour la traduction française de la règle, qui sera donc proposée une nouvelle fois dans la boîte. Et je peux vous dire que ce Byzantium, c'est de la bombe ludique !!! Soyons clair, si je lui mets un 16/20, alors que je ne suis pas un grand fana des jeux de conquête, cela vous laisse mesurer à quel point il a pu me plaire... Du grand grand jeu, appelé à devenir un classique du jeu de conquête, même si l'on peut déplorer qu'il ne se joue qu'au maximum à 4. Mais laissez-moi vous conter le système de jeu et ses qualités :


Très colorés, la boîte et le matériel nombreux sont une invitation au voyage en terre byzantine lors des invasions arabes de l'an 632...

Une partie se déroule en 3 tours maximum, chacun étant décomposé en 3 phases :
- Actions des joueurs : le coeur du jeu, véritablement, puisque cette phase dure autant de rounds que nécessaires pour que tous les joueurs aient passés. Il est possible de quasimment tout faire pendant cette phase : se déplacer et combattre, prendre le contrôle de cités, devenir calife ou empereur, collecter des taxes, ... Vous comprendrez qu'il m'est impossible de tout détailler ici, mais retenez que cette phase représente 95% du tour de jeu !
- Revenus et entretien : chaque joueur encaisse 2 bezants (monnaie du jeu) par jeton de cité des villes qu'il contrôle (cube à sa couleur au-dessus), mais il doit payer pour l'entretien de ses armées,
- Changement de tour : RAS

Au bout de 3 tours de jeu, un décompte va se produire sur chaque cité : 1PV par jetons présent dans les cités contrôlées. Mais, et c'est là que Wallace se sent des airs de Knizia ;-) comme vous comptabilisez des points de victoire sur 2 pistes de score différentes (byzantine et arabe), vous devez être capable d'équilibrer vos 2 scores pour que les 2 comptent. Si le plus faible des 2 n'est pas au moins égal à la moitié du plus grand, vous ne marquez que les points du plus grand... sinon, c'est la somme des 2 !
Ajoutez à cela que la prise de Constantinople arrête immédiatement la partie, en procurant un gain de 5PV du côté arabe pour le joueur qui a réussi cette prouesse, et surtout que seule la piste arabe compte alors (sans décompte final sur les cités), et vous comprendrez que le jeu est extrêmement riche et certainement plus que ça...

Ce jeu est le parfait croisement improbable entre Struggle of Empires pour son côté jeu de conquête et actions spéciales) et Liberté (pour son système d'influence dans les diverses factions en jeu et la possibilité de clôturer le jeu de manière prématurée). Autant le dire tout de suite, cela fait saliver...
En fait, chaque joueur incarne une riche famille du VII ème siècle, qui tente de s'octroyer richesse et renommée, par le biais d'influences tour à tour byzantines et arabes, voire bulgares. Chacun dispose d'une feuille d'armée sur laquelle il va tenir à jour l'état de son armée byzantine (violette) et arabe (blanche), chacune d'entre elles étant caractérisée selon 3 axes :
- Unité d'élite : un dé de combat par cube présent,
- Corps d'armée : un dé de combat par cube présent (à concurrence de 3),
- Déplacement : pour mouvoir son pion d'armée sur la plateau.
Enfin, chaque joueur dispose d'une milice arabe et byzantine, qui se battent si les villes contrôlées par eux sont attaquées et que leur armée ne s'y trouve pas.
Sur le plateau, figurent de très nombreuses cités, byzantines pour la très grande majorité, perses en nombre plus réduit, et arabes très faiblement représentées. Par la suite, les arabes vont s'attaquer à l'empire byzantin et perse, et étendre ainsi leur influence sur le plateau. Une cité comporte de 1 à 3 jetons qui indiquent sa puissance relative (génératrice de revenus et de points de victoire), mais toute prise de cité l'affaiblit (pillages) et modifie la couleur des jetons qui s'y trouvent.


Une vue rapprochée du plateau, alors que le pion d'armée arabe bleu attaque la cité byzantine verte. Le joueur vert a le choix entre se battre avec son armée byzantine, ou avec sa milice présente à Athènes. Ensuite, la cité elle-même pourra se défendre du siège qui lui est fait, en jetant 1 dé par jeton présent dans la cité (tout jet de 4 ou plus cause une perte)...

Byzantium est tout sauf un jeu léger, mais il est tout sauf un jeu inabordable. Par rapport à Struggle of Empires, qui déroute tout nouveau-venu par son système de déplacement trop peu logique, Byzantium présente un système de jeu fluide et parfaitement réglé. On est en présence d'un jeu où il faut savoir gérer ses cubes, ceux-ci étant divisé en 2 réserves, l'une payante et l'autre gratuite, gérer ses finances, trésor de guerre par trésor de guerre (byzantin et arabe), et gérer ses positions sur le plateau pour ne pas se faire croquer tout cru par des joueurs meilleurs stratèges que vous. Le prince de Manchester réutilise ici un système qu'il a éprouvé régulièrement de puis Way out West, le fameux système d'actions disponibles en quantité réduite par tour de jeu, et ce système s'inscrit avec bonheur dans la mécanique générale.
Certes, on pourra lui reprocher, peut-être, sa trop grande richesse ou le hasard de ses combats, mais on ne pourra être qu'admiratif devant un tel alliage de mécanismes qui s'imbriquent on ne peut plus logiquement.

Un régal et j'ai vraiment hâte de voir la version finale de ce jeu, car, vous l'aurez noté, Byzantium ne présente pas seulement une carte "fonctionnelle" mais bel et bien un plateau de jeu graphiquement travaillé et lisible. Un très grand bravo à Mister Wallace !!!

Astuces et réflexions ludiques
A venir.

Comptes-rendus de parties
Byzantium - 4 joueurs - 28/08/2005 Partie de Découverte
Byzantium - 4 joueurs - 04/09/2005.

Merci à Martin Wallace de m'avoir remis un exemplaire de ce jeu, dans l'optique que je réalise la version française des règles.

 

 


D'autres critiques et des liens variés à propos de ce jeu, sur le magazine on line des jeux de société : TricTrac.net