Type de jeu |
Mise cachée coopérative |
Auteur | Reiner Knizia |
Editeur (année) | Hans Im Glück (2005) |
Nombre de joueurs | 3 - 5 |
Durée de partie | De 30 minutes à 1 heure |
Hasard | |
Mobilisation de réflexion | |
Reflet du thème | |
Qualité des mécanismes | |
Les + | - Le double intérêt
des mises : constructions ou jeton, avec un zeste de coopération, - La carte Echange très tentante à placer mais si rarement choisie finalement, - La fluidité des tours de jeu en lien avec des décisions vraiment cornéliennes. |
Les - |
- Le hasard de la pioche des cartes de construction,
peut-être, |
Configuration idéale |
? pour l'instant |
Note subjective | 18 / 20 (première impression) |
Nombre de parties effectuées | Entre 1 et 5 |
Illustrations | |
Aides de jeu |
Critique générale
Un nouveau jeu Hans Im Glück, dans une grosse boîte,
du type Oase, Amun
Re, ou autre Müll & Money,
c'est toujours un très très grand moment de saveurs ludiques,
et lorsque, en plus, on se rend compte que l'auteur n'est autre que le très
talentueux Reiner Knizia, on se prend à rêver d'un jeu qui serait
aussi riche qu'un Euphrat & Tigris,
aussi fluide qu'un Medici et aussi
tendu qu'un Râ. Sans aller jusqu'à
dire que Der Turm zu Babel réunit ses 3 qualités là, ne
boudons pas notre plaisir de voir en ce jeu un très subtil croisement
entre le système vicieux des soleils de Râ
(on fait une action pas forcément pour les tuiles mais parfois pour la
valeurs des soleils) et la notion de propositions coopératives d'un Oase
(proposer beaucoup de cartes à un joueur garantit de se faire choisir
mais ne l'aide-t-on pas trop ?). Un régal... que je vais tenter de vous
expliciter.
Le plus marrant et séduisant, à mon goût, est de vous faire
ressentir l'ambiance des jeux d'enchères dans un jeu qui n'en propose
pas une seule ! Une fois la partie finie, on a réellement l'impression
d'avoir pourtant passé son temps à calculer le "juste"
prix. Etonnant non ?
Toute offre qu'il accepte, sans dépasser au total la valeur du
jeton, lui évite de jouer trop de cartes de sa main, mais en contre-partie,
les joueurs ainsi élus placent autant de marqueurs de construction
(maison) que de cartes retenues (le joueur actif ne peut pas scinder les
offres...), le joueur actif plaçant autant de marqueurs que lui-même
a joué de cartes et s'adjuge le jeton qu'il place alors face caché
devant lui... Les joueurs non retenus récupèrent leurs mises
mais, surtout, sont dédommagés de manière effroyable
: 1 point de victoire par carte proposée ! De quoi vous faire grandement
hésiter quand un joueur aligne 5 ou 6 cartes du même type... Le jeu est très prenant et dès qu'une merveille se retrouve à cours de jeton, suite à la construction sur celle-ci, un décompte survient, impliquant les joueurs ayant placé au moins un marqueur de construction dessus. Le système est là-encore bien pensé, puisque plus le décompte arrive tard dans la partie, plus les récompenses en points de victoire sont élevées : au début, tout décompte rapporte 8 points au joueur majoritaire, 4 au second et 3 à tout autre joueur présent, mais par la suite le premier peut enregistrer un gain de 16 ou même 20 points... Tout est alors question de feeling quant au moment de déclencher les décomptes... A noter que le joueur qui a entraîné le décompte est récompensé d'une carte action, ayant toujours des effets positifs et apportant encore un peu plus de dynamisme au jeu. |
Dans ce jeu, pour lequel, une fois de plus avec Knizia mais il se surpasse,
on ne croit pas du tout au thème, chaque joueur contribue à
la construction des 7 merveilles, pardon 8 avec la légendaire Tour
de Babel (titre du jeu), en usant avec intelligence de ses cartes de construction.
Celles-ci seront systématiquement utilisées pour faire des
propositions de soutien aux autres joueurs lorsque ceux-ci décideront
de tenter une construction, placées face cachée et comportant
ou non une très vicieuse carte d'Echange.
|
Une fois qu'un type de jetons est épuisé
sur le plateau, la partie est prête à s'arrêter. Un ultime
décompte récompense les joueurs impliqués dans les merveilles
non encore décomptées, mais celles-ci seront moins lucratives
qu'elles auraient pu l'être : 10 pour le premier, 5 pour le second et
3 pour les autres, autant dire qu'à trop attendre on risque de voir ses
récompenses fondre... Enfin, des points de seront accordés aux
joueurs en fonction des jetons amassés durant la partie : des bonus sont
accordés en fonction du type de jetons collectés (0 point par
jeton isolé, 5 points pour 2 jetons, 10 pour 3 jetons et, sésame
du sésame, 20 points à partir de 4 jetons !).
Le joueur totalisant le plus de points est alors déclaré vainqueur.
Der Turmbau zu Babel est un jeu exceptionnel, au thème certes absent (ce qui lui empêche d'avoir un 19/20 amplement mérité), mais au système réglé comme du papier à musique, tendu à souhait, fluide comme pas croyable et riche comme on en fait peu ! Sans plaisanter, je trouve ce jeu vraiment réussi, avec un système de propositions coopératives où l'on doit sans cesse se remettre en question, car placer une carte Echange, si cela est fort tentant, est très rarement une proposition retenus par le joueur actif, mais, s'il s'y trouve contraint ou s'il a plus besoin de marqueurs de construction que de jetons, il peut vous choisir ce qui incite à sans arrêt se demander où se situe vraiment l'intérêt du joueur qui se lance dans la construction d'une merveille... Certes, on peut se plaindre des aléas de la pioche, certes on peut regretter la puissance de certaines cartes action (celle qui rapporte 3 points de victoire par carte de proposition non retenue me parapit d'ailleurs une mine d'or, même si le joueur actif a alors tendance à se méfier et à vous choisir contre son gré...), mais on est quand même forcément subjugué par l'intelligence d'un système et l'équilibre de jeu qu'un auteur tel que Reiner Knizia est le seul, avec Wolfgang Kramer dans ses grandes heures, à savoir nous distiller. Attention, chef-d'oeuvre !
Astuces et réflexions
ludiques
Nous y reviendrons, peut-être.
Comptes-rendus de parties
Der Turmbau
zu Babel (2 manches) - 4 joueurs - 21/04/2005 .
Merci à Schmidt Spiele de m'avoir grâcieusement adressé un exemplaire de ce jeu, dont j'espère relater un très grand nombre de parties. |
D'autres critiques et des liens variés à propos de ce jeu, sur le magazine on line des jeux de société : TricTrac.net |